Sonia Da Silva, à la tête du service communication au Musée national d’archéologie, d’histoire et d’art (MNAHA), et Carole Arendt, chef de bureau relations publiques au sein de l’Armée luxembourgeoise, partagent avec nous l’art d’exceller dans leur métier.
Elles ont le sens de la formule, l’œil du designer et un esprit tourné vers les innovations et les technologies. Sonia Da Silva, à la tête du service communication au Musée national d’archéologie, d’histoire et d’art (MNAHA), et Carole Arendt, chef de bureau relations publiques au sein de l’Armée luxembourgeoise, partagent avec nous leur passion pour leur métier. Gestion des réseaux sociaux, rédaction de communiqués, relations avec les médias, organisation d’événements : ce poste polyvalent nécessite un bel esprit d’équipe, une maîtrise des outils digitaux et une capacité à coordonner de grands projets alliant forme et fonds.

Leurs parcours sont inspirants et montrent que plusieurs chemins mènent à la Fonction publique. Sonia a débuté dans le journalisme avant de se réorienter vers la communication institutionnelle, cherchant plus de stabilité après avoir assisté au déclin de plusieurs titres de la presse luxembourgeoise. Carole, quant à elle, a commencé dans la communication et le marketing dans le secteur financier avant de rejoindre la Fonction publique. Amoureuses de leur métier, elles en apprécient surtout la mission de service public, qui donne un sens à leur vie professionnelle.
De l'armée au musée, les réalités sont différentes. Mais, pour transmettre au grand public l'essence et le dynamisme de ces institutions, les expertes en communication de la Fonction publique suivent un même chemin, en mettant à profit des compétences et des qualités variées.
Pré-requis 1 : l’amour des mots
Carole et Sonia aiment écrire, cela va de soi. Elles aiment aussi s'exprimer avec éloquence : c’est utile pour véhiculer un message clé, répondre aux questions des journalistes et faire un bon travail de relations publiques. La langue écrite et la langue parlée sont le fondement, voire l'essence de leur travail. Elles doivent d’ailleurs maîtriser plusieurs tonalités de langage, et c’est une joie de varier les registres. Sonia résume : « Il faut savoir rester dans une tonalité institutionnelle tout en ajoutant un twist créatif. Parfois, c'est chouette de pouvoir surprendre un peu. » Au Luxembourg, leur plurilinguisme est aussi un atout essentiel : parler et écrire allemand, français et luxembourgeois leur permet de tisser des liens authentiques avec des publics variés, renforçant ainsi l’impact de leur message.


Pré-requis 2 : le sens de l’image
« Pour véhiculer efficacement nos messages, il faut les conjuguer aux bonnes images, à un design efficace, pour que ce soit visible et séduisant et que cela atteigne les cibles voulues. »
Ainsi Carole résume-t-elle la part importante consacrée au visuel dans les communications publiques de l'armée. Celles-ci s'adressent à un public spécifique dont il faut capter l'intérêt avec des visuels qui incarnent l'esprit militaire. L'audiovisuel joue également un rôle clé : vidéos, animations ou reportages immersifs permettent d’amplifier le message et d’engager les audiences de manière plus directe. L'iconographie respecte aussi, dans certains cas, l'imagerie d'institutions partenaires dont l'armée transmet les messages, par exemple l'OTAN. Pas nécessaire d’être soi-même designer graphique : les responsables de communication collaborent à cet effet avec des agences dont elles doivent connaître les savoir-faire et les codes.
Pré-requis 3 : l’art du stratège
L’art de communiquer efficacement repose sur l'élaboration et le maintien d’une bonne stratégie, en d’autres mots une approche globale bien concertée, qui respecte de grands objectifs à ne jamais perdre de vue. « Il faut avoir une vision à long terme, précise Carole, et toujours travailler dans le sens des grands messages clés de l’institution, en restant connecté aux valeurs et aux missions ».
Pré-requis 4 : des études pertinentes
Quel parcours scolaire ont suivi Sonia et Carole ? Des formations universitaires liées aux lettres et aux langues. Carole a étudié la littérature (allemande et anglaise) à l'Université de Heidelberg en Allemagne, avant de se spécialiser en journalisme à Londres, tandis que Sonia a également suivi un parcours académique littéraire, qu’elle a prolongé par un doctorat (conclu en parallèle de sa vie active). Des programmes d’études spécifiquement axés sur les techniques de communication et de relations publiques sont également une voie à suivre.
Pré-requis 5 : le savoir-faire numérique et technologique
Le digital a révolutionné le secteur de la communication, pas de doute !
Sonia en a long à dire sur le sujet :
« On essaie de rester au fait des grandes nouveautés de la culture numérique et des innovations technologiques, par le biais de formations et conférences, mais aussi de veille des formats nouveaux. Cependant, il faut aussi garder une certaine distance critique pour se distinguer : toutes les tendances ne sont pas bonnes à suivre, elles doivent d'abord répondre à nos besoins. L’émergence de l’IA, par exemple, transforme les pratiques, tout en invitant à la réflexion sur son utilisation responsable. Enfin, une communication exclusivement digitale n’est pas toujours indiquée. Pour toucher toutes les tranches d’âge, l’imprimé demeure incontournable. Quand le message est bien emballé, le rendu sur papier est net, synthétique et hiérarchisé ; et puis c’est surtout une trace palpable qui repose du téléphone portable. »
Carole et Sonia : leurs trois clés pour intégrer la Fonction publique
Après un riche parcours dans le secteur privé, Carole et Sonia partagent trois conseils pour faire la meilleure impression lors du processus de recrutement dans le service public et adopter le bon état d'esprit :
- Se présenter de la manière la plus honnête possible tout en mettant en avant vos qualités personnelles.
- Avoir la motivation de dynamiser l’appareil étatique et de se mettre au service du citoyen.
- Bien s’informer sur le poste et sur l’administration ciblée, en comprendre l’environnement et se renseigner sur les us et coutumes du milieu (Carole a dû se familiariser par exemple avec le jargon militaire, un monde en soi !).
Au quotidien dans leur travail à l'armée et au musée, nos deux expertes en communication excellent grâce à leurs savoir-faire et à leur dynamisme. Elles sont multi-talentueuses et polyvalentes. On vous explique.
Talent 1 : le relationnel
Les meilleures qualités d’un responsable communication ?
Sonia répond tout de go :
« Être patient, empathique et aimable. Ce sont des qualités auxquelles j’accorde de plus en plus de prix avec le temps. Mon travail se passe beaucoup dans l’échange continu avec mes collègues, parce que plus on travaille en amont, mieux c'est. En effet, on est toujours plus efficaces et plus créatifs en travaillant d’emblée de manière transversale avec les différents services. Un bon échange entre collègues permet aussi de pondérer certaines décisions. »


Talent 2 : faire bon usage de sa curiosité naturelle
Le meilleur communicateur est celui qui reste alerte aux évolutions du monde dans lequel il vit et qui s’intéresse à tous les champs de l’activité humaine. C’est parfois là où on ne l’attendait pas que surgit la meilleure idée pour une campagne de communication ! Carole est catégorique à ce sujet.
« On doit cultiver la curiosité, ainsi que l'envie d'apprendre, de dialoguer avec les autres, de s'adapter à de nouveaux environnements. »
Talent 3 : précision et rigueur
Dans notre époque saturée d’informations et propice à la propagation de fake news, les communications d’une institution publique doivent véhiculer des informations irréprochables ! C’est l’une des préoccupations principales de Sonia et Carole, dont le travail est avant tout de propager une image de « crédibilité » et de « transparence ».
Talent 4 : les relations presse
Afin d'assurer une communication efficace, il est crucial de bâtir des relations solides avec les acteurs clés, notamment la presse.
« Avoir un bon contact avec les journalistes, être à l’écoute de leurs sollicitations et respecter leur engagement, c'est pouvoir contribuer à notre échelle à la diffusion d'une information de qualité et établir une relation de confiance durable », souligne Sonia.
Talent 5 : suivre les tendances
Pour anticiper les évolutions du marché et adapter les stratégies de communication, les responsables communication réalisent un travail de veille constant.

« La journée commence souvent par une revue des actualités et des réseaux sociaux, indique Carole. C'est important pour suivre les nouvelles tendances et planifier les campagnes de recrutement, la communication sur les réseaux, et la création de contenu. Ça va dans toutes les directions : on se tient au courant de la politique nationale tout autant que des avancées de l’intelligence artificielle ! Récemment par exemple j'ai participé à des réunions au sujet de l'IA avec des collègues, et, pour moi, c'est important de continuer à me former sur le sujet. »
Talent 6 : l'organisation personnelle et la gestion du temps
Calendriers, échéanciers, dates de tombée, délais à respecter. C’est le nerf de la guerre en communication. « On est beaucoup amenés à respecter nous-mêmes des délais mais aussi à les faire respecter », note Sonia. « Il faut garder un œil alerte sur le calendrier des activités en interne pour anticiper, gérer son propre temps de travail, mais aussi pour maintenir le flux des grandes priorités. Il faut savoir être patient parce que les retards arrivent souvent : il faut gérer tout cela avec flexibilité. »

Sonia et Carole concluent en dressant à l'unisson un constat : la communication au sein de la Fonction publique est spécifique car elle vise une mission sociale forte, avec des codes et un langage qui diffèrent du marketing des entreprises privées. Grâce à de bonnes conditions de travail et aux défis créatifs à relever pour le bien des projets publics, le travail y est toujours épanouissant. Alors, êtes-vous prêt(e), vous aussi, à faire bouger les lignes du service public ?