LE CHOIX D'ANNE ET HEIDY : faire avancer le Luxembourg au fil des routes et des chantiers

Bureau ou chantier ? Rigueur ou flexibilité ? Anne et Heidy, ingénieures à l'Administration des ponts et chaussées, naviguent entre calculs complexes et imprévus sur le terrain. Découvrez les coulisses d’un quotidien où compétences techniques et de gestion se croisent à chaque étape.

Compétences techniques ou administratives ? Bureau ou terrain ? Rigueur ou flexibilité ? Chaque projet d’infrastructure soulève ces questions et bien d’autres. Anne et Heidy, ingénieures-techniciennes à l'Administration des ponts et chaussées, jonglent chaque jour entre calculs, imprévus et coordination des différents acteurs impliqués dans les projets d’infrastructure pour mener à bien leurs missions. L’une travaille à la Division des travaux neufs, l’autre à la Division voirie Luxembourg. Deux parcours, deux affectations, mais une même passion pour l’ingénierie. Immersion dans leur quotidien à travers les choix qui structurent leur métier.

Le choix d'Anne et Heidy : faire avancer le Luxembourg au fil des routes et des chantiers
©CGPO/David Laurent

 

 

 

 

Anne a toujours été attirée par la conception et la construction des infrastructures publiques. Elle avait envisagé un temps de s’orienter vers l’architecture, avant de finalement choisir l’ingénierie, séduite par l’approche plus technique du métier et convaincue que cette voie lui correspondait pleinement. Diplômée d’un bachelor en ingénierie de l’Université du Luxembourg, elle a multiplié les stages avant de rejoindre l'Administration des ponts et chaussées. Aujourd’hui, elle travaille à la Division des travaux neufs, où elle coordonne des projets d’envergure, principalement liés aux infrastructures autoroutières et aux aménagements urbains stratégiques. Son rôle englobe la planification des chantiers, la gestion des autorisations et le suivi des travaux. 

Le choix d'Anne et Heidy : faire avancer le Luxembourg au fil des routes et des chantiers
©CGPO/David Laurent
Le choix d'Anne et Heidy : faire avancer le Luxembourg au fil des routes et des chantiers
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De son côté, Heidy a découvert sa vocation en travaillant sur des projets d’aménagement extérieur et de canalisation. Après un parcours en ingénierie également au Luxembourg, elle a évolué dans plusieurs bureaux d’études avant d’intégrer la Division de la voirie de Luxembourg. Son quotidien est rythmé par la gestion des chantiers routiers, la coordination avec les entrepreneurs et le suivi des projets à différentes phases – de l’étude de faisabilité jusqu’à la réalisation. Passionnée par le travail de terrain, elle alterne entre planification et supervision, tout en restant réactive face aux imprévus.

 

Expérience terrain ou formation académique ?

 

Des bancs de l’école jusqu’aux premières expériences concrètes sur les chantiers, un ingénieur à l'Administration des ponts et chaussées ne cesse jamais d’apprendre ! « Mais c’est l’expérience terrain, sans hésitation, qui est la plus formatrice », s’accordent à dire Anne et Heidy. Si leurs études leur ont donné une base solide, la réalité du chantier a vite pris le dessus. 

 

« À l’université, on apprend à calculer des intégrales doubles, mais sur le terrain, ce sont les additions et soustractions qui priment », s’amuse Heidy.

Anne renchérit : « Un pont ne réagit jamais exactement comme prévu sur les plans. Il faut observer, adapter. »

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©CGPO/David Laurent

Français, allemand, anglais, ou luxembourgeois ?

 

Dans leur quotidien, la maîtrise de plusieurs langues est essentielle.

 

« Au bureau, nous travaillons exclusivement en luxembourgeois », explique Heidy. « Mais sur les chantiers, tout dépend des entrepreneurs présents : nous passons souvent du français à l’allemand en fonction des interlocuteurs. » Anne confirme : « L’anglais est rare, mais nous devons parfois y avoir recours lorsque les entreprises ne se comprennent pas entre elles. Dans ces cas-là, nous faisons parfois office d’intermédiaires et de traducteurs. »

 

Cette flexibilité linguistique est une habitude à prendre, mais pas un obstacle : « À force, cela devient naturel. »

 

Bureau ou chantier ?

 

Un ingénieur passe-t-il plus de temps à concevoir et planifier depuis son bureau ou à gérer directement les opérations sur le terrain ?

« 50 % bureau, 50 % terrain serait l’idéal », affirme Heidy. Mais en pratique ? « En fonction des phases du projet, je peux passer des semaines en réunion, puis enchaîner des jours entiers sur site. » Pour Anne, c’est variable aussi : « Il y a des semaines où je ne vois pas mon bureau, et d’autres où je suis plongée dans les plans et les autorisations. »

 

Planification ou adaptabilité ?

 

Les ingénieures planifient tout… sauf l’imprévu.

 

« Les conditions météorologiques, un sol instable, un réseau souterrain non répertorié… Il faut constamment s’adapter », souligne Heidy. Anne illustre : « On fait des études de sol, mais deux mètres plus loin, la réalité peut être toute autre. Il faut pouvoir réagir. » Ces imprévus exigent de la flexibilité, même dans un cadre réglementaire strict. « Les marchés publics impliquent des procédures précises et des exigences élevées en matière de qualité et de sécurité. Cela nous pousse à une grande rigueur », explique Anne. Mais sur le terrain, la réalité demande aussi de l’adaptabilité. « Il arrive qu’un imprévu technique ou une contrainte locale nous oblige à revoir nos plans, à ajuster nos choix pour s’adapter au contexte, tout en respectant le cadre réglementaire », ajoute Heidy. « Un plan est un cadre, pas une prison. Il faut savoir ajuster sans compromettre la sécurité et la qualité. C’est là que notre expertise prend tout son sens. »

 

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Seule ou en équipe ?

 

Même si une certaine autonomie est nécessaire pour faire avancer un projet, la collaboration reste la norme. « Dans ma division, on travaille toujours en binôme ou en trinôme. Chacun apporte son expertise et on se soutient », note Anne.

Heidy précise : « Quand on gère un projet de A à Z, on peut être seul sur la partie conception. Mais dès qu’on passe à la réalisation, tout se fait en interaction avec les bureaux d’études, les entreprises et les autorités. »

Liberté ou réglementation ?

 

Les projets d’infrastructure dans lesquels elles s’investissent sont encadrés par un ensemble de règles strictes, comme c’est le cas dans l’ensemble du secteur de la construction.

« Délais souvent contraints, procédures rigoureuses… On n’a pas le choix », explique Heidy. Mais il reste une part de liberté. « Dans le choix des solutions techniques, dans l’organisation des travaux, ou même dans le choix des plantations sur un chantier », ajoute-t-elle en évoquant un projet de réaménagement urbain auquel elle a contribué. 

 

« Nous avons pu choisir les espèces d’arbres et la disposition des espaces verts pour assurer une meilleure intégration paysagère et une adaptation aux conditions locales. »

 

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Un même entrepreneur ou plusieurs acteurs ?

 

Les approches diffèrent selon les projets.

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« Généralement, nous avons un seul entrepreneur, avec des sous-traitants », explique Heidy. Ce mode de fonctionnement simplifie la gestion, mais implique une vigilance accrue sur la qualité des prestations des sous-traitants. « Parfois, la coordination peut être un défi, car chaque intervenant a son propre rythme et ses propres contraintes », précise-t-elle. 

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Anne nuance : « Sur les gros chantiers, on segmente parfois en lots distincts. Chaque lot peut être confié à un entrepreneur différent, ce qui implique une gestion rigoureuse des interfaces entre les différents acteurs. C’est là que la coordination devient un enjeu majeur. Un retard sur un lot peut impacter l’ensemble du projet. »

Femme en ingénierie : préjugés tenaces ou compétences célébrées ?

 

Être une femme dans un métier historiquement masculin change-t-il la donne ? 

« On nous regarde parfois avec curiosité, mais au final, c’est notre compétence qui fait la différence », tranche Anne. « Ce qui compte le plus, c’est la crédibilité et l’expérience. »

Heidy acquiesce : « Il y a eu des évolutions positives. Le plus important, c’est de prouver par le travail. »

La présence féminine reste encore inégale selon les équipes. Heidy souligne : « Dans mon service, les femmes sont bien représentées. »
« Les choses évoluent, même si les femmes restent encore minoritaires dans l’ingénierie et sur les chantiers », observe Anne.

Chaque jour, Anne et Heidy contribuent à façonner le Luxembourg, entre défis techniques et organisationnels. Avec une approche à la fois rigoureuse et flexible, elles tracent la route, au propre comme au figuré. Vous souhaitez, vous aussi, contribuer à la construction et à l’aménagement des infrastructures du Luxembourg ?

 

Le choix d'Anne et Heidy : faire avancer le Luxembourg au fil des routes et des chantiers
©CGPO/David Laurent

 

Vous vous reconnaissez dans le parcours d’Anne ou d’Heidy ?
 Si, comme elles, vous souhaitez mettre vos compétences techniques au service de projets structurants pour le pays, explorez les opportunités de carrière à l’Administration des ponts et chaussées.

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