Vous ne le saviez pas ? Il n'est pas forcément nécessaire d'être luxembourgeois pour travailler à la Fonction publique.

Démontons une fausse croyance sur les opportunités professionnelles dans la Fonction publique : pas systématiquement besoin d'être luxembourgeois pour postuler à l'une de nos offres.

Les idées reçues ont la peau dure. Déconstruisons celles liées à l’emploi au sein de la Fonction publique au Luxembourg avec Peggy Welche, Chef de service du Centre de compétences SI Recrutement et développement RH au Centre de gestion du personnel et de l'organisation de l'État (CGPO). Au menu de ce deuxième article de la série : faut-il absolument être de nationalité luxembourgeoise pour obtenir un poste ? Détrompez-vous, c’est loin d’être le cas. Explications.

Les préjugés sur l'emploi dans la Fonction publique : faut-il être de nationalité luxembourgeoise ?
©CGPO/David Laurent

Non, votre nationalité n’est pas un frein à votre embauche

En vertu de l’article 2 du statut des fonctionnaires et de l’article 3 de la loi déterminant le régime et les indemnités des employés de l’État, les postes de la Fonction publique sont aujourd’hui ouverts à toute personne ayant la nationalité d'un État membre de l'Union européenne, à l'exception de certains secteurs définis par le règlement grand-ducal du 12 mai 2010, comme la magistrature, la police, ou encore l'armée, c'est-à-dire des postes qui participent à l'exercice de la puissance publique.

 

 

C'est aussi le cas des postes au sein des ministères, qui sont occupés par des non-Luxembourgeois de manière exceptionnelle lorsqu'aucun candidat détenant la nationalité luxembourgeoise n'a pu être recruté. Par ailleurs, pour ce qui est des salariés, ils sont recrutés selon les dispositions de la convention collective des salariés de l'État. Selon l'article 2 de cette convention, le salarié de l'État doit être ressortissant d'un État membre de l'UE; toutefois, en cas de nécessité du service, l'admission au service peut être accordée aux personnes ressortissantes d'un pays non membre de l'UE.

Données en date du 31 décembre 2023 (source CGPO)

 

C'est une réalité méconnue, mais près de 9% de la Fonction publique est composée d'agents de nationalités autres que luxembourgeoise, démontrant notre engagement à inclure des citoyens aux divers parcours professionnels. 

 

 

Graphique représentant le top six des nationalités non-luxembourgeoises des agents de la Fonction publique. Note : en cas de double nationalité incluant la luxembourgeoise, l'individu est comptabilisé comme Luxembourgeois. Données du 31 décembre 2023 (source CGPO)

 

Les préjugés sur l'emploi dans la Fonction publique : faut-il être de nationalité luxembourgeoise ?
©CGPO/David Laurent

 

Ouverts à d’autres nationalités depuis plus de 20 ans

Le malentendu vient sans doute du fait qu’avant 1999, la Fonction publique n’engageait que des citoyens du Grand-Duché. En 19991, six secteurs prioritaires ont été ouverts aux ressortissants européens : les domaines de la recherche, de l'enseignement, de la santé, des transports, de la poste et des télécommunications, ainsi que le secteur de la distribution de gaz, d’eau et d’électricité. À partir de décembre 2009, le statut des fonctionnaires et le régime des employés de l’État ont été revus pour favoriser une ouverture générale de la Fonction publique aux ressortissants communautaires. Restent cependant exclus de cette ouverture les emplois comportant une participation à l’exercice de la puissance publique déterminés dans le règlement grand-ducal du 12 mai 2010.

« Je croyais que, n'étant pas Luxembourgeoise, je ne pouvais pas rejoindre la Fonction publique. C'est grâce à d'anciens collègues, ayant eux-mêmes sauté le pas du privé au public, que j'ai été encouragée. Ils m'ont assuré que mon profil correspondait, et j'ai finalement postulé, » confie Peggy.

Oui, la Fonction publique embauche des non-Luxembourgeois

C’est un fait : la moitié de la population du pays vient de l’étranger et, chaque jour, environ 200.000 frontaliers viennent travailler au Luxembourg. Ainsi fonctionne le pays, qui bénéficie d'une grande richesse culturelle. L’État luxembourgeois embauche donc assez naturellement des talents qui ne sont pas détenteurs de la nationalité luxembourgeoise.

 

Les préjugés sur l'emploi dans la Fonction publique : faut-il être de nationalité luxembourgeoise ?
©CGPO/David Laurent

« Au Luxembourg, que ce soit dans le secteur privé ou public, on est naturellement baigné dans un environnement multinational. En rejoignant l'État, j'ai été ravie de constater cette diversité au sein de mon équipe.

Ici, c'est vraiment le profil et l'expérience qui priment, pas la nationalité.
Je ne parlais pas luxembourgeois à mon arrivée, mais j'ai suivi des cours pour m'intégrer davantage. Les réunions se tiennent souvent en français et en anglais, mais tout le monde s'adapte. Et au CGPO, l'idée des tandems linguistiques, favorisant les échanges entre Luxembourgeois et non-Luxembourgeois, me semble être une excellente initiative pour l'intégration et l'apprentissage de la langue, » partage Peggy.

Les préjugés sur l'emploi dans la Fonction publique : faut-il être de nationalité luxembourgeoise ?
©CGPO/David Laurent

Oui, les talents multinationaux sont un énorme bienfait

Pas de doute : la disponibilité de talents multinationaux présente plusieurs avantages pour la Fonction publique luxembourgeoise. Elle offre beaucoup plus de choix pour trouver les compétences nécessaires sur le marché du travail, qui devient de plus en plus exigeant et diversifié. La diversité culturelle est aussi fondamentale, car elle apporte une multitude de perspectives lors de la prise de décision. On ne le dit jamais assez : plus les équipes ont un profil varié, plus les idées fusent et plus les choix s'enrichissent.

Les préjugés sur l'emploi dans la Fonction publique : faut-il être de nationalité luxembourgeoise ?
©CGPO/David Laurent

 

D’ailleurs, ce brassage culturel donne lieu à de belles histoires d’intégration, c'est particulièrement le cas au CGPO. Observons par exemple le cas des experts IT récemment embauchés au CGPO, qui sont pour la plupart francophones. Au sein de cette équipe, tous participent à des réunions en luxembourgeois et sont épaulés par leur service RH dans leur apprentissage de la langue. Dans ce département, le bilinguisme est grandissant.

Oui, certains secteurs sont particulièrement ouverts aux non-Luxembourgeois

Il y a les secteurs qui nécessitent des compétences linguistiques très spécifiques, notamment l'enseignement des langues, ou encore divers postes d’enseignement et de soutien pédagogique dans les écoles internationales. De même, toujours dans le secteur de l’enseignement public, les postes de médiateurs interculturels attirent beaucoup de nationalités différentes. Le secteur de l’IT, où la demande est énorme, emploie également beaucoup de non-Luxembourgeois. Parfois, des besoins très spécifiques ou ponctuels nécessitent des embauches massives, notamment lors de crises ou de guerres qui accroissent le nombre de réfugiés à qui l'État doit offrir des services.

 

« En IT, le recrutement est un défi car nos besoins sont très spécifiques. Nous sommes donc amenés à collaborer avec des équipes aux profils divers, sans vraiment prendre en compte la nationalité. Lors de mon arrivée, l'équipe avec laquelle je travaillais ne comptait même pas de Luxembourgeois. Dans le secteur IT, nous sommes habitués à jongler entre différentes langues, à « switcher » sans trop y penser. Ici, il ne s'agit pas d'embauche massive, mais de réponse à des besoins pointus et parfois urgents. Si la compétence est nécessaire immédiatement, nous devons être ouverts.
Avec la nécessité de diplômes de niveau master en IT, cela réduit le nombre de candidats. Nous élargissons nos horizons à toutes les nationalités de l'Union européenne pour ne pas passer à côté de talents, » témoigne Peggy.

Les préjugés sur l'emploi dans la Fonction publique : faut-il être de nationalité luxembourgeoise ?
©CGPO/David Laurent
Les non-Luxembourgeois apportent des compétences spécifiques

En plus de ceux qui travaillent au CGPO, les non-Luxembourgeois sont particulièrement nombreux au Centre des technologies de l’information de l'État (CTIE), aux Archives nationales, au STATEC, à l’Administration de la navigation aérienne, dans l'enseignement, ainsi que dans le secteur médical et paramédical. Un cinquième d’entre eux ont un diplôme de bachelor ou de master. Ces chiffres montrent que les équipes ont une grande diversité en termes d'origines et de qualifications, ce qui répond aux besoins de l'État.

Oui, il y a aussi des dérogations possibles pour les non-Européens

Sur base d'une disposition introduite annuellement dans la loi budgétaire, il est possible de recruter des non-Européens. Cela arrive le plus souvent dans les représentations économiques ou consulaires à l'étranger, mais également dans le secteur de l'enseignement, comme le service de scolarisation des enfants étrangers. 

 

En reconnaissant la diversité des perspectives et en favorisant l’accès des non-Luxembourgeois à une majorité de postes, la Fonction publique est toujours gagnante. C’est ainsi que se comporte un pays en mouvement, qui répond aux exigences les plus pointues de ses citoyens.

Si vous avez la nationalité d'un État membre de l'Union européenne et que vous avez envie de nous rejoindre, consultez toutes les offres d'emploi.

 

 

Loi du 17 mai 1999 concernant l'accès des ressortissants communautaires à la fonction publique luxembourgeoise.

Les préjugés sur l'emploi dans la Fonction publique : faut-il être de nationalité luxembourgeoise ?
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